vendredi 24 janvier 2014

Assoupi

La pluie tombe et le sommeil, goutte à goutte, m'affaiblit. 

Mes paupières clignent comme un clapotis et me voilà à la porte de la cour. 

Là vibrent dans un tourbillion des souvenirs apaisés. 

Les gouttières se déversent sur les trêfles et les graviers. 

Sous l'éscalier la cave s'entrouvre et je descends.  

La chaleur monte dans un brasier et j'entre dans une chambre pastel écoeurante,

vieillotte et vivante.

La porte est molle comme un vortex, le sol se traîne comme un serpent. 

Un hameçon s'accroche à mon nombril et je tangue à la surface. 

Qu'elle heure est il.  

jeudi 23 janvier 2014

Les hauts plateaux

Sur les hauts plateaux la terre gelée accueille renards et écureuils au pelage gris.

Sous les pylônes leur fourrure tâchetée se confond dans les herbes enneigées.

Des fantômes en débandade sous les lignes à haute tension

dominent et reignent sur cette terre dont l'homme dédaigne la déstruction.

Du plein, du nu, du pure à perte de vue.

Parfois l'océan de fumée engloutit le continent

et emmène les plateaux tels des vaisseaux dérivants vers l'isolement.

Le plein, le pure, le nu, réchauffent et refroidissent,

vident et remplissent le grenier de cette vallée pavée.