jeudi 13 mars 2014

Personne ne regarde de la mer


Mardi, le temps était brumeux comme rarement. Tout était recouvert d'un manteau doucâtre. Nous sommes descendues par la pointe de Tracy sur la plage par un petit chemin de falaise. Ma soeur voulait me montrer le nouvel éboulement de la falaise d'Asnelles. La veille nous avions marché sur la plage du bouffay jonchée de fossiles, c'était le mot d'ordre de notre périple.

Juste en bas de ce chemin, il y'a un énorme rocher, l'unique du périmètre à être incrusté d'innombrables étoiles de Sion.

Nous avancions au ras des falaises. Par endroit la couche d'argile surplombant la plage se disloque avec les pluies. En avançant nous rêvions à haute voix de trouver des fossiles immenses de dinosaures ou de momies dans ce grand terrain de jeu de terre fraîchement tombée. 

 Nous avions fait une centaine de mètre entre les pierres, ma soeur avait repéré des fleurs jaunes. J'étais un peu plus loin au bord de l'eau, quand elle appela mon nom avec ce ton caractéristique de quelqu'un qui a trouvé quelque chose. Je remontais vers elle.

Elle était immobile dans cette brume en amont d'un éboulement plus ancien et me montrait la direction du doigt. Il y'avait entre nous une couche d'argile grisâtre dans laquelle je m'enfonçais jusqu'au mollet. Entre deux rochers, comme un vulgaire cailloux recouvert d'une fine mousse verdâtre, trônait un crâne humain.


Personne ne regardait de la mer.   


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